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Crise du transport à Port-au-Prince : les chauffeurs protestent contre la hausse du « droit de passage » imposée par les gangs

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Depuis mardi, une grande partie des chauffeurs opérant sur la ligne Port-au-Prince–Carrefour ont suspendu leurs activités, exaspérés par les nouvelles exigences des groupes armés qui contrôlent plusieurs axes routiers de la capitale. Ces derniers ont décidé d’augmenter le montant du « droit de passage » qu’ils imposent, le faisant passer de 125 à 250 gourdes par voyage.

Les conducteurs affirment qu’une telle décision met leur survie économique en péril. « Nous travaillons à perte », confient-ils, dénonçant un quotidien rythmé par la peur, le stress et les risques d’agression. Cette hausse arbitraire vient s’ajouter à la flambée des prix des produits de base et du carburant, aggravant encore davantage la précarité dans un contexte socioéconomique déjà insoutenable.

Les passagers, eux aussi, subissent les conséquences directes de cette crise. Faute de transport régulier, beaucoup se retrouvent bloqués, contraints de marcher de longues distances ou de payer des tarifs exorbitants pour se déplacer. Certains dénoncent l’indifférence totale des autorités face à cette situation dramatique.

Selon plusieurs témoignages recueillis au centre-ville, l’État semble totalement absent. Les forces de l’ordre, en sous-effectif et mal équipées, peinent à garantir la libre circulation sur les routes. Pendant ce temps, les gangs continuent d’étendre leur emprise sur les zones métropolitaines, imposant leur propre système de taxation aux citoyens.

Depuis l’installation du Conseil présidentiel de transition (CPT), loin de s’améliorer, la situation sécuritaire du pays s’est considérablement détériorée. Les promesses de rétablir la paix et de reprendre le contrôle du territoire restent pour l’instant sans effet.

Même la nomination, il y a plus de deux mois, du nouveau directeur général de la Police nationale d’Haïti, Vladimir Paraison, n’a pas apporté le changement espéré. Les départements de l’Ouest et de l’Artibonite demeurent sous la coupe des bandes armées, qui agissent en toute impunité.

Face à cette réalité, les chauffeurs réclament une intervention urgente de l’État pour leur permettre de reprendre le travail dans la dignité et la sécurité. Ils appellent le gouvernement à passer de la parole aux actes, avant que la paralysie du transport public ne plonge encore plus la population dans le désespoir.

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