• Mackenson Sylvain
• 16 Aug, 2025

L’entrée d’Erik Prince, fondateur de la controversée société militaire privée Blackwater, sur la scène haïtienne ne doit rien au hasard.

D’après une enquête du Miami Herald, cette démarche aurait été soigneusement préparée en coulisses.L’homme derrière cette connexion ne serait autre que Reuven Bigio, figure incontournable du secteur privé haïtien et PDG du puissant GB Group.À en croire les révélations, Bigio aurait joué un rôle stratégique en rapprochant Prince des autorités de Port-au-Prince.Cette médiation, passée presque inaperçue, ouvre la voie à de nouvelles interrogations sur l’influence réelle des grandes entreprises dans la sphère politique.

Reuven Bigio, dont les activités touchent aussi bien l’énergie que l’importation de produits essentiels, possède un vaste réseau local et international.Son poids économique en fait depuis longtemps un interlocuteur de choix pour tout gouvernement en quête de partenaires.

De son côté, Erik Prince, souvent associé à des opérations militaires et sécuritaires controversées, cherche à diversifier ses affaires.

Haïti, plongée dans une crise sécuritaire et institutionnelle, offre un terrain favorable à ce type d’approches.Si certains observateurs voient dans ce rapprochement une opportunité de renforcer les capacités de sécurité, d’autres dénoncent une intrusion étrangère potentiellement lourde de conséquences.

L’implication de Bigio démontre encore une fois combien le secteur privé local joue un rôle déterminant dans la mise en relation entre partenaires extérieurs et l’État.Pour plusieurs analystes, cette alliance illustre aussi la fragilité de l’appareil institutionnel haïtien.

Le manque de transparence dans ce type de dossier suscite également des préoccupations au sein de la société civile.Les antécédents d’Erik Prince, souvent critiqué pour ses interventions dans des zones de conflit, ajoutent à la méfiance générale.

La révélation du Miami Herald intervient dans un contexte où la légitimité du pouvoir haïtien est déjà contestée.

Certains redoutent que ces accords informels ne servent davantage des intérêts privés que ceux de la nation.D’autres y voient une nouvelle preuve que l’avenir de la sécurité en Haïti est de plus en plus dicté par des acteurs extérieurs.

Reuven Bigio, par son silence jusqu’ici, entretient le mystère autour de cette médiation.

Quant à Erik Prince, il reste discret, mais ses ambitions dans la région semblent désormais confirmées.Ce dossier, encore entouré de zones d’ombre, pourrait bien devenir l’un des nouveaux chapitres explosifs de l’actualité haïtienne.