Jean Wilner Morin interpelle la communauté internationale à Genève sur la crise humanitaire et démocratique en Haïti
- Mackenson Sylvain
- 03 Oct, 2025
Une délégation haïtienne dirigée par le protecteur du citoyen, Me Jean Wilner Morin, accompagnée du directeur général de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), Jude Jn-Pierre, participe actuellement à la 60ᵉ session du Conseil des Droits de l’Homme à Genève, en Suisse.Ce rendez-vous international a permis au responsable de rappeler avec vigueur la profonde détresse du peuple haïtien, partagé entre des décennies de luttes pour la liberté et une réalité dominée par l’insécurité, la pauvreté et l’absence d’institutions solides.Dans son intervention, Me Morin a dénoncé les graves violations des droits humains qui frappent quotidiennement des milliers de familles haïtiennes, contraintes de fuir la violence aveugle des groupes criminels qui brûlent, pillent et détruisent tout sur leur passage.
Selon lui, les élites politiques et économiques ont une lourde part de responsabilité dans l’impasse actuelle, car elles n’ont pas su traduire en actes les idéaux contenus dans la Constitution de 1987, pourtant alignée sur la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Le protecteur a décrit un pays coincé entre l’héritage émancipateur de 1804 et les promesses démocratiques trahies de la fin du XXᵉ siècle.Il a insisté sur l’effritement des fondements démocratiques : séparation des pouvoirs, élections libres, respect des libertés individuelles et justice équitable.
Ces principes, a-t-il rappelé, se dissolvent aujourd’hui dans l’instabilité politique, la mauvaise gouvernance et une pauvreté écrasante.Plus d’un million de citoyens vivent entassés dans des conditions insalubres, des milliers d’enfants sont privés d’école, et des infrastructures essentielles – hôpitaux, églises, universités – sont réduites en cendres par les gangs armés.Face à ce drame, l’OPC a récemment publié un rapport documentant les souffrances vécues par les victimes et formulant des recommandations urgentes aux autorités haïtiennes.Pour Me Morin, ce constat alarmant n’est qu’une fraction du désastre vécu par la population.Il s’est engagé à maintenir le rôle de l’OPC comme porte-voix des Haïtiens auprès des instances internationales.Le protecteur du citoyen a également insisté sur la nécessité de renforcer la coopération avec les mécanismes internationaux de défense des droits humains.Il a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour une solidarité concrète et immédiate.Selon lui, seule une réponse coordonnée peut contenir les atrocités perpétrées par les groupes armés.Il a aussi mentionné la mission multinationale dirigée par le Kenya, tout en soulignant que les forces haïtiennes, isolées, ne disposent pas des moyens suffisants pour rétablir l’ordre et protéger la population.Ainsi, la solidarité mondiale, dit-il, ne doit pas se limiter aux déclarations, mais se traduire en actions proportionnées à la gravité de la crise.
Son intervention s’est voulue non seulement un cri d’alarme, mais aussi un appel à l’espérance, réaffirmant que les Haïtiens n’aspirent qu’à vivre dans un pays stable, démocratique et prospère.
L’allocution du protecteur à Genève s’inscrit dans une longue tradition de plaidoyers visant à replacer Haïti dans le champ des priorités internationales.Pour lui, donner voix aux souffrances des citoyens, c’est contribuer à ouvrir une fenêtre vers un avenir où droits humains et dignité pourront enfin être respectés.Cette démarche témoigne de la volonté de l’OPC de demeurer un acteur engagé dans la reconstruction morale, sociale et politique de la nation haïtienne.
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