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Une énième force internationale en Haïti : entre désillusion et instabilité chronique
- JEFF JEAN
- 10 Oct, 2025
De 1993 à aujourd’hui, Haïti a connu plus de onze missions onusiennes. Pourtant, rien n’a véritablement changé. La situation demeure inchangée, comme figée dans le temps. Le pays fait face à une crise multidimensionnelle, enracinée dans tous les compartiments des structures sociales, économiques et politiques.
La Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya, avait pour objectif de rétablir la stabilité et de créer un climat propice à l’organisation d’élections. Malheureusement, cette mission n’a pas abouti. Pire encore, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a signé des contrats avec plusieurs entreprises de sécurité de Blackwater à d’autres structures privées sans que cela ne produise le moindre effet tangible sur le terrain.
Dans ce contexte d’échec institutionnel, le coordonnateur du CPT, Laurent Saint-Cyr, a plaidé devant l’Assemblée générale de l’ONU, le 25 septembre dernier, pour l’envoi d’une nouvelle force internationale. Le 30 septembre, le Conseil de sécurité a entériné cette demande. Une fois de plus, Haïti s’en remet à une solution externe, en oubliant les leçons du passé.
Le gouvernement semble se moquer de la population. Nous nous souvenons encore de la déclaration sarcastique du Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé : « Sekirite a nan wout, li ap vini, nou pa bezwen pè. » Une phrase empreinte d’ironie et de désinvolture.
Pendant ce temps, plusieurs secteurs exigent que le CPT respecte l’échéance de son mandat, comme le stipule l’accord du 3 avril. L’insécurité bat son plein, le kidnapping refait surface, et la population, livrée à elle-même, continue de sombrer dans le désespoir.
Le paradoxe est choquant : alors que le pays s’effondre, un Conseil des ministres esr tenu ce jeudi 9 octobre pour discuter de la redistribution des postes ministériels. Pendant ce temps, des parents n’ont même pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école.
Haïti semble être devenu le pays de l’impossible. La venue d’une force internationale pour un an n’apportera probablement rien de nouveau. Le 7 février 2026 devrait marquer la fin du mandat du CPT. Mais si aucune volonté politique réelle n’émerge, et si le pays continue de dépendre d’acteurs extérieurs, Haïti restera prisonnier d’un cycle sans fin, sous pression internationale, et sans espoir clair pour sa population.
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