La localité de Petite-Rivière de l’Artibonite, particulièrement la zone de 14e, a été le théâtre d’une attaque sanglante perpétrée par des hommes armés appartenant à un groupe connu sous le nom de Baz Gran Grif. Cet assaut, survenu dans la soirée d’hier, a plongé les résidents dans une peur indescriptible. Bilan provisoire : une dizaine de morts et plusieurs enlèvements, laissant les familles endeuillées et traumatisées.
Face à cette montée brutale de la violence, de nombreux habitants ont été contraints de quitter précipitamment leurs foyers pour tenter d’échapper à l’insécurité. Ce mercredi, une vague de déplacements massifs a transformé ce quartier autrefois animé en une zone presque désertée.
Bien que les autorités policières soient déployées dans certaines parties du centre-ville, leur présence reste symbolique. En effet, les forces de l’ordre souffrent d’un manque criant de ressources et d’équipements nécessaires pour contrer efficacement les bandes criminelles qui prolifèrent dans la région. Cette situation met en lumière les graves lacunes des dispositifs de sécurité, qui peinent à garantir la protection des citoyens.
Pendant ce temps, des informations inquiétantes émergent concernant la gestion des fonds publics destinés à renforcer les efforts de sécurité. Selon certaines sources, le gouvernement, par l’intermédiaire de la Primature et des Ministères de la Défense, de la Justice et de l’Intérieur, disposerait d’une enveloppe budgétaire de plus de 180 millions de gourdes destinée aux services de renseignement. Cependant, ces fonds seraient détournés et utilisés à des fins personnelles, au lieu de servir à combattre efficacement les gangs qui terrorisent la population.
Par ailleurs, le Centre de Transmission et de Planification (CPT) aurait à sa disposition un montant de 63 millions de gourdes pour soutenir les activités de renseignement. Mais ces ressources, qui pourraient être mobilisées pour répondre à l’urgence sécuritaire, restent inexploitées. Pendant que les agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et des Forces Armées d’Haïti (FAD’H) réclament des moyens pour mener à bien leurs missions, les fonds nécessaires à leur travail semblent disparaître dans les méandres de la mauvaise gestion.
Les habitants, déjà accablés par la peur et le deuil, sont ainsi confrontés à un double fardeau : l’insécurité grandissante et l’inaction apparente des autorités. Les gangs armés continuent de renforcer leur emprise sur plusieurs régions du pays, tandis que la population, livrée à elle-même, est forcée de chercher refuge ailleurs.
Cette situation soulève de sérieuses questions sur la responsabilité des dirigeants et l’utilisation des fonds publics. Alors que la population appelle désespérément à une réponse immédiate et efficace, les décisions prises par les autorités semblent de plus en plus éloignées des préoccupations réelles du peuple.
La tragédie de Petite-Rivière de l’Artibonite n’est pas un incident isolé, mais un symptôme alarmant d’une crise sécuritaire qui s’aggrave. Le silence ou l’inaction face à ces drames ne feront qu’accentuer le désespoir des citoyens, qui attendent des solutions concrètes pour retrouver un semblant de paix et de stabilité.