Vendredi 20 décembre, les autorités judiciaires du Venezuela ont annoncé la libération de 200 détenus supplémentaires parmi les 2 400 individus arrêtés lors des manifestations qui ont suivi l’élection controversée de Nicolas Maduro à la présidence en juillet 2024. Ce geste porte à plus de 700 le nombre total de personnes libérées depuis le début de cette crise.
Parmi les prisonniers, de nombreux adolescents figurent parmi les accusés de « sabotage » et transférés dans des centres de détention hautement sécurisés. Les témoignages recueillis font état de mauvais traitements infligés aux détenus, accompagnés de plusieurs tentatives de suicide. Tragiquement, trois prisonniers, âgés respectivement de 36, 43 et 44 ans, ont perdu la vie pendant leur incarcération sous la surveillance des autorités vénézuéliennes.
L’opposition politique maintient que son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, aujourd’hui réfugié en Espagne, a véritablement remporté l’élection présidentielle. Cette position est soutenue par les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs nations d’Amérique latine, qui refusent de reconnaître la légitimité de la réélection de Nicolas Maduro. Ce dernier, au pouvoir depuis 2013, a déjà été confronté à de nombreuses accusations d’irrégularités électorales au cours de ses mandats précédents.
Les manifestations ayant éclaté à la suite du scrutin de juillet 2024 ont été massivement réprimées, donnant lieu à de nombreuses arrestations. Les organisations internationales de défense des droits de l’Homme dénoncent la brutalité de cette répression, qualifiant les méthodes employées par les forces de l’ordre de disproportionnées et contraires aux conventions internationales.
Face à ces critiques, le gouvernement vénézuélien a tenté de justifier ses actions en invoquant la nécessité de maintenir l’ordre public face à ce qu’il qualifie d’« insurrection dirigée depuis l’étranger ». Cependant, les témoignages de familles des détenus et les rapports d’ONG remettent en question ces justifications.
Les tensions politiques restent vives, et l’opposition appelle la communauté internationale à intensifier ses pressions diplomatiques pour exiger des élections libres et équitables. Pendant ce temps, les familles des détenus encore incarcérés continuent de se battre pour leur libération, espérant que les récentes décisions de libération ouvriront la voie à une résolution plus pacifique de cette crise politique prolongée.
En dépit de ces libérations, le chemin vers la réconciliation nationale semble semé d’embûches, alors que le Venezuela reste divisé entre ceux qui soutiennent le régime de Maduro et ceux qui réclament un changement politique urgent.