À trois semaines du scrutin du 5 novembre, les enquêtes d’opinion continuent d’afficher des résultats très serrés, mettant en lumière les difficultés rencontrées par Kamala Harris. Selon un sondage publié par NBC, la candidate démocrate se retrouve à égalité avec son concurrent républicain, l’ancien président Donald Trump, chacun recueillant environ 48 % des voix des électeurs enregistrés. Ce chiffre marque une baisse de cinq points par rapport au mois précédent.
Une dynamique en perte de vitesse
La dynamique positive observée au cours de l’été par la vice-présidente démocrate semble s’estomper. Comme l’explique Mathieu Gallard, directeur d’études chez Ipsos, Kamala Harris avait bénéficié d’un léger élan lors de sa nomination et à la suite de la Convention démocrate, surpassant temporairement Donald Trump, alors que Joe Biden était légèrement en retrait. Toutefois, cette tendance ne s’est pas traduite par un large mouvement en sa faveur. À présent, bien que Harris soit encore en tête des sondages au niveau national, cet avantage est mince, ne dépassant pas 1,2 à 3 points, ce qui pourrait s’avérer insuffisant pour garantir sa victoire.
Stratégie électorale et mobilisation
Lors d’un meeting à Érié, en Pennsylvanie, le 14 octobre, la vice-présidente de 59 ans a choisi de s’exprimer dans un État qui n’a pas voté pour un démocrate depuis 2008, fraîchement touché par l’ouragan Hélène. Elle a critiqué Trump, l’accusant de ne pas être transparent concernant son état de santé et de refuser un second débat.
Pour séduire l’électorat noir, Harris a lancé des avertissements contre la rhétorique de Trump, jugée de plus en plus autoritaire. Elle a diffusé des extraits où Trump évoque des propos antimigrants, accusant l’administration Biden/Harris d’avoir « importé une armée de clandestins » et proposant de faire appel à la Garde nationale pour contrer ce qu’il appelle « l’ennemi intérieur ». Harris a alors souligné les dangers d’un second mandat pour Trump, qualifiant cela de risque majeur pour l’Amérique.
Propositions pour les communautés afro-américaines
Durant son intervention, Kamala Harris a présenté des propositions visant à soutenir directement les hommes afro-américains, notamment des prêts préférentiels pour les petites entreprises, des aides à la formation, et des facilités d’accès aux métiers de l’éducation. Ces initiatives visent à renforcer les opportunités économiques au sein de cette communauté.
L’importance de mobiliser les électeurs
Le 14 octobre, Barack Obama a également encouragé l’électorat noir à soutenir Harris, tout en dénonçant une certaine réticence à élire une femme pour la première fois à la présidence. Pendant ce temps, Trump s’est réjoui de l’évolution des sondages qui semblent lui être favorables auprès des électeurs noirs et hispaniques.
L’enthousiasme initial observé chez les démocrates semble se dissiper, et Kamala Harris se bat pour maintenir cet élan. Dans le contexte électoral américain, l’enjeu principal est moins de convaincre les électeurs indécis, qui sont en nombre réduit, mais de mobiliser sa base. La question cruciale demeure : lequel des deux candidats réussira à galvaniser ses partisans ?
Avec l’incertitude qui plane sur l’issue du scrutin, les deux candidats se retrouvent dans une lutte acharnée, avec un écart de voix qui se resserre davantage à chaque jour qui passe.