Dans un rapport publié ce mercredi, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) a lancé un cri d’alarme concernant la dégradation alarmante des conditions de vie des détenus dans les centres carcéraux de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Cette institution, chargée de veiller au respect des droits humains, met en lumière des faits préoccupants qui mettent en péril non seulement les droits fondamentaux des détenus, mais également la dignité humaine dans son ensemble.L’un des points les plus graves abordés dans ce rapport est la cohabitation forcée de mineurs avec des adultes au sein des mêmes installations pénitentiaires. Cette situation va à l’encontre des normes internationales relatives aux droits des enfants et expose ces mineurs à des risques accrus d’abus, de violences et d’exploitation. Le Protecteur du Citoyen a rappelé que cette pratique constitue une violation flagrante des principes fondamentaux du droit international, notamment ceux établis par la Convention relative aux droits de l’enfant.
Les conditions de vie dans ces prisons sont également qualifiées d’inhumaines et dégradantes. Le rapport fait état d’une surpopulation carcérale extrême, où les détenus, entassés dans des espaces exigus, sont privés d’accès aux besoins de base tels que l’eau potable, une alimentation suffisante et des soins médicaux. Ce manque criant de ressources et d’infrastructures met non seulement en danger la santé physique des prisonniers, mais contribue également à leur déshumanisation.
Face à cette situation critique, l’OPC appelle les autorités compétentes à prendre des mesures immédiates pour construire une prison dans la région métropolitaine de Port-au-Prince qui soit conforme aux normes internationales en matière de droits humains. Une telle infrastructure permettrait non seulement de désengorger les prisons existantes, mais également de garantir une meilleure séparation des détenus selon leur âge, leur sexe et la gravité des infractions commises.
L’OPC insiste également sur la nécessité d’un engagement politique fort pour réformer le système judiciaire et pénitentiaire du pays. Cela inclut la réduction de la détention préventive prolongée, qui reste l’une des principales causes de la surpopulation carcérale en Haïti. En effet, de nombreux détenus restent emprisonnés pendant des années sans avoir été jugés, une situation qui aggrave davantage la crise humanitaire dans les prisons.
Ce rapport de l’OPC constitue un appel urgent à l’action pour préserver la dignité humaine dans les prisons haïtiennes et éviter que ces centres de détention ne deviennent des zones de non-droit. L’organisation appelle également à une mobilisation de la société civile et des partenaires internationaux pour soutenir les réformes nécessaires et surveiller leur mise en œuvre,9 ce cri d’alarme de l’OPC met en lumière la nécessité pour Haïti de se doter d’un système pénitentiaire respectueux des droits humains. Une telle démarche ne se limite pas à garantir les droits des détenus, mais représente aussi une avancée majeure pour le respect des principes fondamentaux de justice et d’humanité dans le pays.