La capitale haïtienne, Port-au-Prince, est aujourd’hui le théâtre d’une crise sécuritaire sans précédent. Plusieurs zones stratégiques de la ville sont tombées sous le contrôle de groupes armés, plongeant les résidents dans un climat de terreur. Le quartier de Solino, désormais envahi par ces individus, devient une menace directe pour les habitants des secteurs voisins tels que Nazon, Christ-Roi, Delmas 24 et Delmas 30. Face à cette situation alarmante, de nombreuses familles fuient précipitamment leurs domiciles, cherchant refuge dans des abris temporaires où elles vivent dans des conditions insoutenables.
Parallèlement, des quartiers jusque-là considérés comme relativement sécurisés, à l’image de Vivy Mitchel, et Belle-Ville, ne sont plus épargnés. Ces localités subissent une série d’attaques répétées de la part des bandits, qui n’hésitent pas à incendier des habitations, semant la désolation parmi les résidents. Ces actes de violence révèlent l’étendue de l’impuissance des autorités à contenir cette montée en puissance des gangs armés.
Le cas du Conseil de la Présidence de Transition (CPT) illustre cet abandon de l’État face à la crise. Ayant déserté le Palais national sous la pression des gangs, le CPT a déménagé son siège à la Villa d’Accueil, un lieu jugé plus sûr. Cependant, plutôt que de déployer des efforts pour garantir la sécurité de la population, le CPT semble prioriser ses propres intérêts, se concentrant sur la gestion des affaires administratives. Cette déconnexion avec la réalité quotidienne des citoyens laisse un sentiment d’abandon total dans une société en proie à une violence effrénée.
Pendant ce temps, les populations affectées continuent de souffrir en silence, sans véritable assistance. Les structures d’aide humanitaire peinent à répondre aux besoins croissants de ceux qui ont tout perdu. L’absence d’une stratégie nationale pour contrer cette montée de l’insécurité renforce le sentiment que les autorités ont abandonné leurs responsabilités fondamentales.
Cette situation souligne l’urgence d’une intervention efficace pour restaurer la paix dans ces communautés. Le retour à une sécurité durable passera nécessairement par un engagement concret des autorités locales et internationales, ainsi que par le renforcement des institutions publiques. En attendant, la population, démunie et livrée à elle-même, tente tant bien que mal de survivre dans cet enfer quotidien.