La situation actuelle de l’hôpital universitaire La Paix illustre un tableau alarmant de la crise humanitaire en Haïti. Ce centre hospitalier de renom se trouve dépassé par l’ampleur des besoins médicaux auxquels il doit faire face. Autrefois capable de répondre aux demandes de la population, sa capacité d’accueil s’avère aujourd’hui nettement insuffisante. Tous ses services, du plus petit au plus grand, sont engorgés.
Ce phénomène de saturation s’explique par plusieurs facteurs, mais l’une des principales causes est la violence exacerbée des gangs dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Les affrontements entre ces groupes armés ont plongé la ville dans une spirale de violences incessantes, rendant impossible l’accès aux soins pour de nombreuses personnes. La fermeture d’une grande majorité des établissements de santé de la capitale en raison des conditions de sécurité dégradées n’a fait qu’aggraver la situation. Par conséquent, les quelques hôpitaux restés opérationnels, tels que l’hôpital La Paix, sont submergés par l’afflux constant de patients nécessitant des soins urgents.
Dans ce contexte de crise sécuritaire et humanitaire, les autorités politiques semblent pourtant avoir d’autres priorités. Le conseil présidentiel, au lieu de concentrer ses efforts sur la résolution des problèmes de sécurité publique ou sur le renforcement du système de santé, poursuit des objectifs visant à accroître son pouvoir. Ce détournement d’attention met en lumière un manque de prise en compte des réalités quotidiennes de la population qui fait face, impuissante, à une situation catastrophique tant sur le plan sanitaire que sécuritaire.
Les citoyens, contraints de vivre dans la peur constante des violences urbaines et privés d’accès aux soins essentiels, expriment leur désespoir face à ce manque de soutien de la part de l’État. Pour l’heure, aucune mesure concrète n’a été annoncée pour remédier à la saturation des hôpitaux ni pour rouvrir les établissements de santé fermés. Ce silence des autorités, couplé à une absence d’initiatives pour garantir la sécurité, laisse présager une aggravation de la crise dans les semaines à venir.
Sans une intervention rapide pour rétablir un climat de sécurité et renforcer les infrastructures sanitaires, le pays se dirige vers une catastrophe humanitaire de grande ampleur.