Ce dimanche 20 octobre 2024, le quartier de Solino à Port-au-Prince a été le théâtre d’un nouvel épisode de violence orchestré par des groupes armés. Selon les informations recueillies, une bande de criminels a pris le contrôle d’une partie significative de ce quartier populaire, plongeant les résidents dans la peur et l’incertitude.
Contexte de l’insécurité à Solino
Solino, un quartier déjà marqué par des tensions et des affrontements fréquents entre gangs, est depuis plusieurs années un épicentre de la violence qui gangrène à Port-au-Prince. Les bandes armées, motivées par des intérêts divers, principalement économiques, y imposent leur loi au détriment des habitants. Les rivalités entre ces groupes, qui se disputent le contrôle de zones stratégiques pour les trafics divers, exacerbent une situation déjà critique.
Ce dimanche, la situation a pris une tournure encore plus inquiétante lorsque l’un de ces gangs a lancé une attaque coordonnée, s’emparant de plusieurs rues et obligeant les résidents à fuir ou à se barricader chez eux. Les témoignages font état de tirs nourris qui ont duré plusieurs heures, sans que les forces de l’ordre n’interviennent rapidement.
Des quartiers sous contrôle des gangs
Cette prise de contrôle d’une partie de Solino par les bandits n’est malheureusement pas un fait isolé. Depuis plusieurs mois, des groupes armés étendent leur influence sur plusieurs quartiers de la capitale haïtienne, rendant de larges portions de la ville inaccessibles aux autorités et même aux services d’urgence. Solino, tout comme d’autres zones comme Martissant, Cité Soleil ou encore Bel-Air, fait face à une situation où l’État semble avoir perdu tout contrôle.
Les habitants, pris en étau entre des affrontements constants et l’absence de protection, sont souvent contraints de se soumettre aux exigences des groupes armés ou de quitter leurs maisons. Ce dimanche, plusieurs familles ont été aperçues en train de fuir le quartier, cherchant refuge chez des proches ou dans des zones encore relativement épargnées par la violence.
Réactions et manque de réponse des autorités
La réaction des autorités face à cette nouvelle poussée de violence à Solino reste, comme à l’accoutumée, marquée par l’inaction. Bien que des unités de la Police Nationale d’Haïti (PNH) aient été déployées dans certaines zones de la capitale, la plupart des quartiers sous l’emprise des gangs, dont Solino, ne bénéficient d’aucune intervention systématique. Les forces de l’ordre, souvent mal équipées et en sous-effectif, peinent à faire face à la puissance de feu des gangs, qui disposent d’armes lourdes.
Les autorités locales et internationales continuent de lancer des appels à l’aide pour rétablir l’ordre, mais jusqu’à présent, les mesures prises restent largement insuffisantes. Ce manque de réponse adéquate contribue à renforcer l’emprise des gangs sur des pans entiers de la ville, aggravant la crise humanitaire dans des quartiers comme Solino.
Conséquences humanitaires
La situation dans les quartiers contrôlés par les gangs, notamment à Solino, est devenue insoutenable pour les habitants. Les écoles sont fermées, les marchés paralysés, et les services essentiels tels que l’eau et l’électricité sont interrompus. Les résidents sont confrontés à un choix difficile : rester et vivre sous la terreur des gangs ou abandonner leurs maisons et leurs biens pour tenter de trouver un peu de sécurité ailleurs.
En l’absence d’une intervention décisive, le quartier de Solino risque de devenir, comme d’autres avant lui, une zone de non-droit où les groupes armés dictent leur loi sans aucune forme de contrôle ou de régulation de l’État.
Conclusion
Le contrôle d’une partie de Solino par les bandits ce dimanche 20 octobre 2024 est le dernier épisode en date d’une crise de sécurité qui ne cesse de s’aggraver en Haïti. Les habitants, déjà accablés par la misère et l’instabilité politique, sont désormais confrontés à une menace constante de violence qui érode les fondements mêmes de la vie en communauté. Sans une réponse rapide et efficace de la part des autorités, cette situation risque de s’étendre à d’autres quartiers, exacerbant encore davantage la crise sécuritaire dans le pays.