Le Protecteur du citoyen s’engage à faire la lumière sur des arriérés de salaire présumés à la PNH

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Dans une démarche visant à garantir le respect des droits des employés civils de la Police Nationale d’Haïti (PNH), le Protecteur du citoyen, Me Wilner Morin, a annoncé avoir été saisi d’une plainte particulièrement préoccupante. Selon cette dernière, certains employés civils de l’institution policière n’auraient pas perçu leurs salaires depuis près de 39 mois, soit plus de trois ans d’arriérés. Une situation qui, si elle est confirmée, constituerait une violation grave des droits économiques et sociaux de ces travailleurs.

Dans une lettre officielle adressée au Directeur général de la PNH, Me Morin appelle ce dernier à collaborer pleinement à l’enquête en cours. Il l’invite à entreprendre toutes les démarches administratives nécessaires afin de vérifier la véracité de cette plainte. Si les faits s’avèrent fondés, des mesures correctives doivent être prises sans délai pour garantir le paiement intégral des montants dus à ces employés lésés.

Me Morin a précisé que le dossier a été transmis à la Direction de la protection, une entité spécialisée au sein de l’institution qu’il dirige, chargée d’examiner les cas d’atteinte aux droits des citoyens. Cette direction devra analyser les éléments disponibles, rencontrer les parties concernées, et soumettre un rapport circonstancié sur la situation.

Cette plainte met en lumière les difficultés structurelles auxquelles est confrontée la PNH dans sa gestion administrative, en particulier en ce qui concerne ses ressources humaines civiles. Bien que les policiers soient souvent au centre de l’attention publique, les employés civils jouent un rôle essentiel au sein de l’institution, assurant notamment des fonctions logistiques, techniques, administratives et de soutien. Leur marginalisation salariale pourrait avoir des répercussions sur le bon fonctionnement de l’institution dans son ensemble.

Le Protecteur du citoyen rappelle, à travers cette initiative, sa mission de veille et de défense des droits fondamentaux des citoyens, y compris ceux qui travaillent dans les services publics. Il souligne que nul ne devrait être contraint de travailler sans être rémunéré, et qu’un tel cas, s’il est prouvé, traduirait un grave dysfonctionnement au sein de l’administration publique.

Cette affaire pourrait également mettre en lumière d’éventuels retards ou carences dans le traitement budgétaire, la gestion de la masse salariale, ou encore des cas d’irrégularités administratives. Elle interpelle également le ministère de l’Économie et des Finances, appelé à jouer un rôle dans la régularisation de telles situations.

Dans l’attente des résultats de l’enquête menée par la Direction de la protection, les employés concernés continuent de vivre dans une grande précarité, espérant que justice leur sera rendue. Le bureau du Protecteur du citoyen affirme son engagement à suivre ce dossier avec rigueur et à informer le public des suites données à cette affaire.

En Haïti, la reconnaissance des droits des travailleurs demeure un combat de tous les jours, particulièrement dans le secteur public, où les retards de paiement sont fréquents. Cette démarche du Protecteur du citoyen est saluée par plusieurs observateurs comme un signal fort en faveur d’un État plus responsable et attentif aux besoins de ses employés.

MACKENSON SYLVAIN

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