Le Protecteur du Citoyen, Me Jean Wilner Morin, consolide ses liens avec les défenseurs des droits humains

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Dans l’optique d’intensifier la collaboration entre l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) et les organisations œuvrant pour les droits humains, Me Jean Wilner Morin, Protecteur du Citoyen, a engagé une série de discussions avec les représentants de plusieurs structures de défense des droits fondamentaux en Haïti.

Ces réunions ont permis à Me Morin de souligner la nécessité pour l’OPC de travailler de concert avec les organisations haïtiennes engagées dans la protection des droits humains. Il a rappelé que la loi régissant l’OPC confère à cette institution un rôle de liaison entre la société civile et l’État haïtien.

« Mon rôle, en tant que Protecteur du Citoyen, est d’assurer que les rapports émanant des organisations de défense des droits humains soient pris en compte par les autorités concernées, avec les recommandations appropriées de l’OPC, afin de garantir le respect des droits de chaque individu », a affirmé Me Morin lors de ses rencontres avec les acteurs du secteur.

Il a également rappelé que la Constitution haïtienne confère à l’OPC la mission de promouvoir le travail des organisations de défense des droits humains et d’interpeller les autorités étatiques pour la mise en place de mesures correctives face aux abus signalés et documentés par ces organisations.

« Mon devoir est aussi de veiller au bon fonctionnement des structures de défense des droits fondamentaux, sans toutefois me substituer à un organe de régulation. Ce qui importe, c’est de bâtir des relations harmonieuses et une coopération fructueuse entre l’OPC et ces institutions engagées », a ajouté Me Morin.

Le Protecteur du Citoyen a également souligné que l’évaluation des performances de l’OPC prendra en compte, entre autres, la qualité de ses interactions avec la société civile, en particulier avec les entités impliquées dans la défense des droits humains.

Les différents acteurs rencontrés ont unanimement salué cette démarche, reconnaissant la nécessité de consolider les liens entre l’OPC et les organisations concernées. Ils ont exprimé leur volonté de travailler aux côtés de Me Morin pour renforcer les actions en faveur des droits fondamentaux en Haïti.

Un des sujets majeurs abordés lors de ces échanges a été la situation des déplacés internes résidant dans des sites d’hébergement. Lors d’une rencontre avec Marie Yolène Gilles, responsable de la Fondasyon Je Klere (FJKL), celle-ci a insisté sur l’urgence d’un retour à l’ordre public afin que les citoyens puissent vivre et travailler en toute sécurité. Elle a affirmé que la volonté politique est un facteur déterminant pour résoudre le problème de l’insécurité.

De son côté, Gardy Maisonneuve, Directeur Exécutif du Centre Carl Lévêque, a estimé que la restauration de la sécurité en Haïti repose en grande partie sur des enjeux économiques. Il a dénoncé l’existence de certains acteurs tirant profit du climat d’instabilité. Il s’est dit prêt à collaborer avec l’OPC pour dénoncer les violations des droits humains et obtenir des avancées significatives.

Me Camille Occius, coordonnateur de l’Organisation Citoyenne pour une Nouvelle Haïti (OCNH), a lui aussi exprimé son soutien à cette initiative du Protecteur du Citoyen. Il a insisté sur le rôle de l’OPC en tant que pont entre la population et les institutions étatiques.

Il a encouragé Me Morin à organiser des échanges similaires en province, impliquant plusieurs associations locales. Il a également suggéré que l’OPC soutienne les organisations de défense des droits humains situées en dehors de la capitale en les incitant à produire régulièrement des rapports sur les violations constatées.

L’OCNH a exprimé sa disponibilité à collaborer avec l’OPC sur plusieurs axes, notamment la lutte contre la corruption, la question de l’identité et le bon fonctionnement du système judiciaire.

Avec les représentantes de la Solidarité des Femmes Haïtiennes (SOFA), les discussions ont porté sur la problématique des subventions accordées aux organisations de la société civile, en particulier celles engagées dans la défense des droits humains.

Le Protecteur du Citoyen a jugé inacceptable que ces structures doivent exclusivement dépendre de financements extérieurs sans aucun appui de l’État. Toutefois, il a précisé que toute forme de soutien public doit être exempt de corruption.

Me Morin prévoit de poursuivre ces rencontres tant à Port-au-Prince qu’en province. Des discussions sont déjà en cours avec les représentants régionaux de l’OPC en ce sens.

« Nous avons initié des visites de courtoisie qui, à terme, déboucheront sur des sessions de travail afin de consolider les relations entre l’OPC et les défenseurs des droits humains », a déclaré Me Morin. Il a également annoncé la création d’une commission dédiée à la gestion des relations entre l’OPC et la société civile.

MACKENSON SYLVAIN

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