Depuis trois jours, la cité historique du Cap-Haïtien, actuellement la seule porte d’entrée aérienne internationale du pays, est confrontée à des précipitations diluviennes d’une intensité inhabituelle. Ces pluies torrentielles ont provoqué des dégâts considérables, causant la perte tragique de sept vies humaines.
De nombreux secteurs de la ville sont envahis par les eaux, transformant des quartiers entiers en zones impraticables ou complètement isolées. Les infrastructures locales, déjà fragilisées par des années de sous-investissement, peinent à supporter l’ampleur de cette crise, laissant les populations démunies face à la montée des eaux.
Malgré la gravité de la situation, aucune intervention concrète n’a été initiée par le gouvernement national pour secourir les victimes ou limiter les dégâts. Les autorités municipales, débordées et disposant de ressources limitées, ont décrété un état d’urgence pour tenter de mobiliser des moyens supplémentaires. Cependant, les outils financiers et matériels à leur disposition restent insuffisants pour répondre efficacement à l’urgence.
Cette situation met en lumière l’abandon apparent de cette ville stratégique, véritable porte d’entrée économique et culturelle pour Haïti. Alors que les liaisons aériennes internationales dépendent désormais uniquement du Cap-Haïtien, son importance semble largement sous-estimée par les instances centrales, laissant place à une gestion improvisée et inadaptée de la crise.
Dans plusieurs quartiers, les habitants tentent eux-mêmes de dégager des voies de circulation ou de protéger leurs biens, malgré le manque criant de matériel de secours. Des appels à la solidarité sont lancés par des organisations locales, mais les besoins dépassent largement les capacités d’intervention communautaire.
Ces intempéries soulignent une fois de plus les failles structurelles qui entravent le développement et la résilience des zones urbaines en Haïti. Le Cap-Haïtien, qui devrait être un modèle de dynamisme régional, illustre malheureusement l’absence chronique de planification et de préparation face aux aléas climatiques de plus en plus fréquents.
Sans une prise de conscience rapide et une mobilisation urgente des décideurs politiques, la population capoise risque de continuer à subir les conséquences de cette inaction, avec des impacts humains et économiques durables.