Le 17 octobre marque une nouvelle étape dans la lutte pour une gouvernance transparente et inclusive en Haïti. Le Protocole du 17 octobre, lu par Delson Cius, l’une des figures emblématiques de ce mouvement, a pris la parole pour condamner fermement les pratiques abusives observées au sein du pouvoir politique de transition.
Un appel à l’unité pour une vision progressiste
En tant qu’organisation signataire de l’accord du 3 avril, le Protocole du 17 octobre dénonce avec force la mainmise d’une minorité sur les ministères régaliens de l’État, alors même que les problèmes de la nation restent sans solution. Face à cette situation, le Protocole appelle à l’unité entre tous les signataires de l’accord d’avril et les groupes organisés qui y adhèrent. Cette solidarité est nécessaire pour défendre une vision politique progressiste, en adéquation avec l’accord signé et les aspirations du peuple haïtien.
Transparence et accès à l’information
L’un des piliers de la gouvernance prônée par le Protocole du 17 octobre est la transparence. Le mouvement exige que le gouvernement et le conseil présidentiel de transition rendent publics tous les privilèges accordés aux conseillers dans l’exercice de leurs fonctions. De plus, il demande un accès à l’information sur la gestion des fonds publics, notamment ceux destinés aux services de renseignement du pays. Ces mesures visent à instaurer la confiance entre la population et les institutions de l’État, tout en respectant les principes de la transition politique.
Une transition éthique et responsable
Pour assurer le succès du processus de transition, le Protocole du 17 octobre invite tous les membres du KPT (Konsey Prezidansyèl Tranzisyon an) à suivre des principes éthiques stricts. Cette orientation éthique est d’autant plus cruciale dans le contexte des scandales récents, impliquant trois conseillers présidentiels et Raoul Pierre Louis, le président du Conseil de la Banque Nationale de Crédit (BNC).
Critiques envers le Premier ministre Garry Conille
Le Protocole ne mâche pas ses mots à l’égard du Premier ministre Garry Conille. Il lui demande de mettre fin immédiatement à ses campagnes de propagande et de diversion pour se concentrer sur les problèmes réels de la population. Le Premier ministre est invité à se comporter en chef de gouvernement responsable, capable de prendre des décisions consensuelles en ligne avec les objectifs définis par l’accord politique. Les comportements cyniques ne font qu’aggraver la crise actuelle et dévier la transition de sa mission initiale.
Sécurité et réformes institutionnelles : des priorités incontournables
La résolution du problème de l’insécurité en Haïti est au cœur des préoccupations du Protocole du 17 octobre. Pour cela, il est indispensable de procéder à une refonte du gouvernement actuel, qui peine à remplir ses engagements en matière de sécurité et de réformes institutionnelles et constitutionnelles. Des changements stratégiques sont demandés à la tête des directions générales autonomes et déconcentrées, encore sous le contrôle d’alliés de l’ancien gouvernement. L’opérationnalisation immédiate des organes de transition, tels que l’OKAG, le KEP, le Conseil National de Sécurité et la Commission Vérité, Justice et Réparations, est également exigée pour avancer dans le processus de réformes et d’organisation des élections.
La demande d’accès aux informations financières
Enfin, le Protocole annonce qu’il demandera à la Cour des comptes un accès complet à tous les contrats validés entre l’État et d’autres institutions. Cette initiative permettra à la population de surveiller les actions entreprises pour améliorer ses conditions de vie. De même, des demandes d’informations seront adressées à la Banque de la République d’Haïti (BRH), à la CONATEL et aux compagnies de télécommunications, pour faire la lumière sur les taxes collectées auprès des Haïtiens, notamment celles destinées à l’éducation.
En conclusion, le Protocole du 17 octobre réitère son engagement à veiller à ce que la transition politique se déroule dans la transparence et avec un souci constant des intérêts du peuple haïtien.