À Budapest, ce jeudi 7 novembre, un sommet informel a réuni une quarantaine de chefs d’État européens dans le cadre de la Communauté politique européenne. Sous la présidence de Viktor Orbán, Premier ministre de la Hongrie, ce rassemblement a marqué une occasion importante pour évaluer la cohésion au sein de l’Europe, d’autant plus dans un contexte marqué par la possible réélection de Donald Trump aux États-Unis. Orbán, connu pour son soutien à Trump, a surpris en soulignant l’urgence d’une unité renforcée et en prônant une Europe davantage responsable de sa propre sécurité et de sa position dans le monde, en particulier dans les négociations concernant la situation en Ukraine.
Emmanuel Macron, président de la France, a été le seul dirigeant dont le discours a été diffusé publiquement. Il a adressé un appel fort à ses homologues, les invitant à prendre conscience des enjeux géopolitiques actuels et de l’importance de redéfinir le rôle de l’Europe dans le monde. Selon lui, les événements internationaux s’accélèrent et l’Europe ne peut plus se permettre de rester en retrait. La situation politique aux États-Unis et les ambitions économiques de la Chine imposent à l’Europe de se réinventer pour s’affirmer comme un pilier dans les négociations et les initiatives sécuritaires.
Cette déclaration de Viktor Orbán est d’autant plus marquante qu’elle tranche avec sa réputation de leader eurosceptique et ses relations privilégiées avec Moscou. Son discours souligne toutefois une prise de conscience plus large sur l’urgence de renforcer l’indépendance stratégique du continent, une idée qui n’était pas encore si largement partagée il y a quelques années. Les divergences de vues entre les pays européens, bien qu’elles persistent, semblent aujourd’hui moins fortes que le besoin d’un front uni dans un monde en mutation.
À cette occasion, le président Macron a exhorté ses homologues à envisager une Europe moins dépendante des autres grandes puissances mondiales. Les États-Unis, sous une éventuelle nouvelle administration Trump, pourraient instaurer des barrières commerciales qui compliqueraient l’accès des produits européens au marché américain. De même, les produits chinois, omniprésents sur le marché européen, posent des défis pour les industries locales. Ce contexte pousse l’Europe à revoir ses stratégies économiques et à renforcer ses propres infrastructures industrielles et technologiques afin de s’assurer une autonomie suffisante face aux turbulences internationales.
Ainsi, ce sommet à Budapest, organisé dans un pays souvent vu comme en désaccord avec les institutions européennes, a montré l’émergence d’un consensus inédit. L’Europe, confrontée à des transformations géopolitiques et économiques, semble prête à repenser son approche et à envisager une autonomie accrue pour peser plus lourdement dans les décisions mondiales.