Un incident préoccupant a eu lieu mardi dans la bande de Gaza, où un convoi de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a été retenu sous la menace par les forces armées israéliennes pendant plusieurs heures. Ce convoi, composé de véhicules appartenant à différentes agences onusiennes, avait pour mission de vacciner des enfants gazaouis contre la poliomyélite, une maladie qui a refait surface dans les camps de réfugiés palestiniens, malgré son éradication préalable.
Le convoi avait pourtant obtenu toutes les autorisations nécessaires pour traverser le point de contrôle d’al-Rachid, au sud de la bande de Gaza. Cependant, selon Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, les véhicules ont été arrêtés sans justification valable, entraînant une détention prolongée du personnel de l’ONU. Durant cet incident, les soldats israéliens ont demandé à interroger deux membres palestiniens du personnel, une démarche en violation des protocoles de l’ONU. Ce retard de près de sept heures a mis en péril l’opération de vaccination, qui revêtait un caractère d’urgence.
Le convoi, en route pour le nord de Gaza, devait intervenir rapidement pour prévenir une potentielle épidémie de polio. Toutefois, au lieu de faciliter leur passage, les soldats israéliens ont non seulement retenu le convoi, mais ont aussi tiré des coups de semonce, augmentant la tension sur place. À un moment donné, des véhicules blindés israéliens ont tenté de bloquer les mouvements des véhicules onusiens, aggravant la situation.
Ce n’est pas la première fois que des convois humanitaires de l’ONU sont entravés dans leurs opérations en territoire palestinien. Fin août, un véhicule du Programme alimentaire mondial (PAM) a été pris pour cible à un autre poste de contrôle israélien à Gaza. Ces incidents sont survenus dans un contexte de tension accrue suite au conflit entre Israël et le Hamas, déclenché par une attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.
L’ONU a exprimé sa profonde inquiétude face à la recrudescence des entraves à ses activités humanitaires. Dujarric a dénoncé un manque croissant de coordination entre le commandement israélien et ses unités sur le terrain, ce qui met en danger la vie du personnel humanitaire.
« La conduite des forces israéliennes sur le terrain met les vies de notre personnel en danger », a déclaré Dujarric, avant de condamner ces incidents comme étant les derniers exemples des « dangers et entraves inacceptables » auxquels l’ONU est confrontée dans ses efforts pour apporter une aide humanitaire au peuple palestinien.
Cet incident illustre à quel point la situation est complexe et tendue sur le terrain, avec des opérations humanitaires vitales qui se heurtent à des obstacles militaires. Malgré les difficultés, l’ONU continue d’appeler à une meilleure coordination avec les autorités israéliennes afin de garantir la sécurité et l’efficacité des interventions humanitaires dans la région.