ce Lundi 9 septembre 2024, le pape François est arrivé au Timor Oriental, lors de la troisième étape de sa tournée en Asie-Pacifique, pour promouvoir une politique de tolérance zéro concernant les abus sexuels dans l’Église catholique. Dans son discours au palais présidentiel, il a exhorté les autorités locales et les diplomates à prendre des mesures concrètes pour prévenir toute forme de violence contre les enfants et les adolescents, en particulier les abus sexuels qui ont marqué l’Église dans ce pays à 98 % catholique.
Ce message intervient alors que l’Église du Timor Oriental est encore secouée par des scandales de pédocriminalité, notamment celui impliquant monseigneur Carlos Ximenes Belo. Ce dernier, prix Nobel de la paix en 1996 pour son rôle dans l’indépendance du pays, a été accusé d’abus sexuels sur de jeunes garçons pendant deux décennies. Bien que sanctionné secrètement par le Vatican en 2020, ces révélations continuent de soulever des questions sur la gestion de tels crimes au sein de l’Église.
Malgré l’appel à la tolérance zéro, le pape François n’a pas présenté d’excuses publiques aux victimes, ni reconnu le rôle structurel de l’Église dans ces abus, contrairement aux attentes de nombreuses associations de défense des droits de l’Homme. Jusqu’à présent, aucune rencontre avec les victimes n’est prévue dans son programme, mais il s’exprimera devant le clergé local le 10 septembre, espérant renforcer le message de responsabilité et de prévention des abus.
Cette visite historique, la première depuis l’indépendance du Timor Oriental en 2002, suscite un enthousiasme immense parmi la population. Le pape a été accueilli chaleureusement par des foules massives, agitant des drapeaux du Vatican, et s’apprête à célébrer une messe en plein air le 10 septembre, où 700 000 fidèles sont attendus. La dernière visite papale dans ce pays remonte à 1989, sous Jean-Paul II, à l’époque où le Timor Oriental était encore sous occupation indonésienne.
En dépit des critiques et des attentes non satisfaites de certains groupes, la visite du pape François reste un moment fort dans l’histoire religieuse du Timor Oriental, marquant un pas important dans la lutte contre les abus sexuels au sein de l’Église.