ce vendredi 7 septembre 2024, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Paris et dans plusieurs autres villes de France pour exprimer leur mécontentement face à la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre par Emmanuel Macron. Cette journée de mobilisation, initiée principalement par La France insoumise (LFI) et d’autres partis de gauche, représente un point de départ pour un automne politique qui s’annonce tumultueux. Ces manifestations font suite aux élections législatives anticipées de juillet 2024, au cours desquelles le Nouveau Front Populaire (NFP), une coalition de gauche, a obtenu la majorité avec 193 députés à l’Assemblée nationale.
Lucie Castets, la candidate du NFP, était pressentie pour devenir la nouvelle Première ministre, une nomination qui semblait logique au vu du résultat électoral. Cependant, contre toute attente, Emmanuel Macron a choisi de nommer Michel Barnier, un ancien membre des Républicains (LR), au poste de Premier ministre, provoquant un tollé parmi les sympathisants de gauche et une partie de la population. Cette décision est perçue comme un « déni de démocratie » par les manifestants, qui estiment que le président ne respecte pas le choix du peuple exprimé lors des élections législatives.
La manifestation principale, organisée à Paris, a débuté place de la Bastille vers 14h30. Les slogans scandés au cours de la marche, tels que « Macron démission », « Les Français n’ont pas voté pour ça », ou encore « Démocratie en danger », reflètent la frustration et l’indignation des protestataires. Pour eux, la nomination de Barnier représente un « coup de force démocratique » orchestré par Macron, cherchant à maintenir le pouvoir entre les mains d’une élite politique éloignée des aspirations populaires.
Cette crise politique souligne une fracture profonde entre le gouvernement et une large partie de l’électorat. Beaucoup voient dans cette nomination une manÅ“uvre pour maintenir un équilibre politique favorable aux idées conservatrices, malgré le gain de terrain des forces de gauche. Les leaders de la marche ont également mis en garde contre un automne de contestation, appelant à d’autres actions dans les semaines à venir si le président refuse d’entendre les revendications populaires.
Alors que les manifestations s’étendaient à travers le pays, avec plus d’une centaine de mobilisations locales, la question de la légitimité démocratique et du respect du vote populaire reste au cÅ“ur des débats. Pour les manifestants, l’heure est venue de défendre une démocratie qu’ils jugent menacée par les décisions autoritaires du président Macron.