Le mardi 13 août, Jérusalem a été le théâtre de nouvelles tensions lorsqu’Itamar Ben-Gvir, ministre israélien de la Sécurité nationale et figure de l’extrême droite, a prié sur l’esplanade des Mosquées. Cette esplanade, également connue sous le nom de Mont du Temple, est un site sacré à la fois pour les juifs et les musulmans, et elle est au cœur de l’un des conflits religieux les plus sensibles au monde. Le ministre était accompagné de quelque 3 000 fidèles juifs, et cette prière collective a été perçue comme une violation des règles du statu quo.
Le statu quo est un accord datant de 1852 qui régit l’accès et la conduite sur les sites religieux à Jérusalem. Selon cet accord, les musulmans ont le droit exclusif de prier sur l’esplanade, tandis que les juifs peuvent visiter le site mais ne peuvent pas y prier. Or, depuis plusieurs années, le nombre de visites de fidèles juifs sur le Mont du Temple a augmenté, ce qui est perçu comme une tentative de modifier le statu quo et d’affirmer une souveraineté juive sur l’esplanade.
La prière de Ben-Gvir a suscité de vives condamnations, tant en Israël qu’à l’étranger, notamment de la part des autorités palestiniennes et des pays musulmans. Beaucoup y voient une provocation délibérée et une menace à la stabilité de la région. Ce geste a eu lieu le 9 du mois de Av, une journée de jeûne juive marquant la destruction des deux Temples de Jérusalem dans l’Antiquité, un événement qui revêt une signification particulière pour les fidèles juifs.
Cette prière sur un lieu aussi symbolique que l’esplanade des Mosquées intervient dans un contexte de tensions croissantes à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël depuis 1967. La situation est d’autant plus explosive que toute tentative de changer le statu quo pourrait entraîner des réactions violentes et intensifier le conflit israélo-palestinien. Les actions de Ben-Gvir sont perçues comme une tentative d’affirmer une domination israélienne sur un site qui a toujours été au cœur des revendications nationales et religieuses des deux parties.