ce mercredi 4 septembre 2024, une rencontre stratégique s’est tenue à Moscou entre le vice-Premier ministre serbe Aleksandar Vulin, ancien chef des services de renseignement, et le président russe Vladimir Poutine. Cette réunion intervient à un moment clé, moins d’une semaine après que la Serbie a fait l’acquisition d’avions de combat Rafale, un geste marquant la diversification de ses partenariats militaires, notamment avec la France.
Aleksandar Vulin, figure controversée en raison de sa position pro-russe, avait démissionné de son poste de chef des services de renseignement en novembre 2023. Cette démission faisait suite à des pressions exercées par les États-Unis et l’Union européenne, qui réclamaient son départ pour éviter que des sanctions ne soient imposées à la Serbie. Malgré ces tensions, Vulin a été promu vice-Premier ministre au printemps 2024, après la victoire électorale du président serbe Aleksandar Vucic, renforçant ainsi l’influence des partisans d’une alliance avec la Russie au sein du gouvernement serbe.
Lors de son intervention à Moscou, Vulin a réaffirmé la position de la Serbie en tant qu’allié de la Russie, au-delà d’une simple coopération stratégique. Il a clairement déclaré que sous la direction du président Vucic, la Serbie ne rejoindrait jamais l’OTAN, n’imposerait jamais de sanctions contre la Russie, et ne permettrait pas que des actions hostiles à la Russie soient lancées depuis son territoire. Cette déclaration illustre la volonté de Belgrade de maintenir une politique étrangère indépendante, malgré les pressions internationales.
De son côté, Vladimir Poutine a salué l’attitude de la Serbie et a exprimé son désir de voir le président Vucic participer au prochain sommet des BRICS, qui se tiendra à Kazan. Poutine a également mis en avant le rôle essentiel de la Russie dans l’approvisionnement en gaz de la Serbie, soulignant que le contrat actuel arrivera à expiration en mars 2025. Le président russe a insisté sur la nécessité de discuter des termes de ce contrat pour assurer la continuité de la coopération énergétique entre les deux pays.
Cette rencontre à Moscou, bien que brève, souligne l’importance de la relation russo-serbe dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu. Elle met en lumière les choix stratégiques de la Serbie, qui cherche à équilibrer ses relations avec l’Occident tout en renforçant ses liens avec la Russie, un allié historique.