Le Département du Trésor américain a annoncé mardi 20 août 2024, sur son site officiel, des mesures à l’encontre de l’ancien président haïtien Michel Martelly. Selon les autorités américaines, Martelly aurait abusé de son influence pour faciliter le trafic de drogues dangereuses, y compris de la cocaïne, vers les États-Unis. Mais ce n’est pas tout : en plus de son implication directe dans le trafic de drogue, Martelly aurait également participé au blanchiment d’argent provenant de ces activités illégales, collaborant étroitement avec divers trafiquants de drogue haïtiens.
L’ancien dirigeant du parti Tèt Kale, très influent en Haïti, est également accusé de soutenir activement plusieurs gangs opérant dans le pays. Ces gangs, souvent responsables de violences et d’instabilité, auraient bénéficié de la protection et du soutien de Martelly, contribuant ainsi à l’aggravation de la situation sécuritaire en Haïti.
Bradley T. Smith, Sous-secrétaire par intérim pour les questions de terrorisme et de renseignement financier au Trésor américain, a souligné que les sanctions imposées aujourd’hui à l’encontre de Martelly démontrent le rôle central qu’il a joué, aux côtés d’autres membres de « l’élite politique corrompue », dans la crise persistante qui secoue Haïti. Cette action s’inscrit dans une série de mesures prises par les États-Unis pour lutter contre la corruption et l’impunité au sein de la classe politique haïtienne, considérée comme un facteur clé de la dégradation de la situation dans le pays.
Les sanctions contre Michel Martelly s’inscrivent dans une stratégie plus large du gouvernement américain visant à cibler non seulement les trafiquants de drogue, mais aussi ceux qui, au sein des élites politiques, facilitent et profitent de ces activités illicites. Par cette action, Washington entend envoyer un signal fort que l’implication dans le trafic de drogue et le soutien aux gangs en Haïti ne resteront pas impunis, quel que soit le statut ou l’influence de ceux qui y sont impliqués.