Dans une prise de position transmise à notre rédaction, l’avocat Me Bernard Gousse a qualifié d’illégale la décision du Conseil de la Présidence de Transition (CPT) visant à démettre le Premier Ministre de ses fonctions. La résolution portant sur cette destitution a été récemment envoyée aux Presses Nationales, un geste qui a suscité une réaction immédiate de l’avocat. Pour Me Gousse, la légalité de cette décision est compromise, notamment en raison de la participation de trois conseillers ayant été impliqués dans un scandale financier majeur, concernant la Banque Nationale de Crédit (BNC). Selon lui, leur signature invalide le processus, car ils sont sous le coup de soupçons sérieux qui affectent leur intégrité et leur impartialité.
En se référant à l’article 2 du décret qui régit les activités du CPT, Me Gousse soutient que cette décision viole les bases mêmes de cette institution, remettant en question la légitimité de toute action entreprise par un conseil qui ne respecte pas les critères d’éthique et d’objectivité définis par la loi. Il précise que la présence de ces conseillers discrédite l’ensemble du processus décisionnel du CPT, rendant nulle et non avenue toute tentative de remplacement du Premier Ministre dans un cadre aussi contesté.
Malgré ces critiques, le CPT a non seulement pris la décision de révoquer le Premier Ministre, mais il a également déjà soumis un arrêté officiel nommant son successeur aux Presses Nationales, en fin de journée ce vendredi. Cette précipitation, selon les observateurs, soulève des interrogations quant aux motivations réelles et aux conséquences potentielles d’une telle initiative sur la stabilité institutionnelle du pays.
Les spécialistes en droit constitutionnel appellent à une réévaluation de la situation afin de restaurer la crédibilité des institutions publiques. Ils rappellent l’importance de respecter les dispositions légales et d’assurer un cadre de gouvernance transparent. Pour Me Gousse et d’autres experts, il est impératif que les actions du CPT soient revues pour garantir une gouvernance fondée sur la légitimité et la transparence, bases essentielles pour le fonctionnement démocratique d’un état de droit.