Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a rencontré le pape François le 11 octobre 2024, lors de sa seconde audience privée au Vatican depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Cette entrevue revêtait une importance cruciale pour le pontife et le Saint-Siège, en raison du rôle délicat que le Vatican tente de jouer dans cette guerre. Bien que le dialogue avec le patriarcat de Moscou soit interrompu, le Saint-Siège s’efforce d’intervenir principalement dans deux dossiers sensibles : l’échange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine, ainsi que le retour des enfants ukrainiens retenus par les autorités russes depuis les premiers jours de l’invasion.
Après la réunion, Volodymyr Zelensky a pris la parole sur la plateforme X, exprimant son optimisme quant au soutien du Vatican dans le processus de rapatriement des captifs ukrainiens. « La question du retour de nos compatriotes a été au cÅ“ur de mon échange avec le pape François @Pontifex. Nous espérons que l’intervention du Saint-Siège facilitera le rapatriement des Ukrainiens détenus par la Russie », a-t-il déclaré.
Les efforts diplomatiques continus du Vatican Depuis le début de l’invasion en 2022, le Vatican a redoublé d’efforts diplomatiques pour promouvoir un cessez-le-feu et accélérer la libération des prisonniers, notamment des enfants. En mai 2024, le pape François avait renouvelé ses appels à un échange généralisé de prisonniers entre les deux pays belligérants. Il avait réaffirmé la disposition du Saint-Siège à aider dans cette démarche. Déjà , en septembre 2022, l’intervention du Vatican avait permis de libérer 300 prisonniers ukrainiens, un geste symbolique et humanitaire que le pape espérait étendre à d’autres captifs.
Malgré les tensions croissantes entre le Vatican et le patriarcat de Moscou, l’Église catholique tente de maintenir son engagement en faveur de la paix et de la justice en Ukraine. L’Église orthodoxe ukrainienne, historiquement liée à Moscou, a également subi des restrictions de la part des autorités ukrainiennes en raison de son association perçue avec la Russie. Cette situation complexe ajoute une dimension religieuse aux négociations diplomatiques.
Un échange symbolique de cadeaux À la fin de leur rencontre, le pape François et Volodymyr Zelensky ont procédé à un échange de cadeaux hautement symboliques. Le pape a remis au président ukrainien une sculpture en bronze représentant une fleur, avec la mention suivante : « La paix est une fleur fragile ». Ce geste symbolisait l’espoir du Saint-Siège de voir un jour la fin du conflit. En retour, Zelensky a offert une peinture représentant le massacre de Boutcha, l’un des épisodes les plus sombres et tragiques de la guerre en Ukraine. Ce cadeau témoignait de la souffrance vécue par le peuple ukrainien et de la nécessité de rendre justice aux victimes de ces atrocités.
Le rôle crucial du Vatican Au fil des mois, la médiation du Vatican dans la guerre en Ukraine a montré l’influence considérable que le Saint-Siège peut exercer sur la scène internationale. Bien que les efforts diplomatiques ne soient pas toujours couronnés de succès immédiat, le pape François continue d’appeler à une résolution pacifique et humanitaire du conflit. Son engagement à faciliter la libération des prisonniers, en particulier des enfants, reste un aspect central de ses démarches.
Avec cette nouvelle audience privée entre le pape et Zelensky, le Vatican renforce son implication dans les négociations entre les deux nations. Le Saint-Siège espère ainsi jouer un rôle essentiel dans le processus de réconciliation et de réparation des injustices commises durant cette guerre qui a profondément bouleversé la région.
Dans l’attente de résultats concrets, la rencontre du 11 octobre symbolise un pas de plus vers une coopération entre le Vatican et l’Ukraine dans la recherche d’une solution humanitaire et diplomatique au conflit en cours.